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 exercices de résumé

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PostSubject: exercices de résumé   exercices de résumé I_icon_minitimeThu 8 Apr - 12:01

Texte 2 : Claude Roy. L'apothéose du mot communication
(Télérama, 12 juin 1985).
Vous résumerez ce texte en 18O mots (un écart de 10 % en plus ou en moins est admis). Vous indiquerez le nombre de mots que comporte votre résumé.

Les mots, les pauvres mots ont de grandes douleurs. On ne peut pas dire qu'ils souffrent en silence, puisqu'ils sont paroles. Mais ils souffrent. On les met à tous les usages, on leur fait tout dire, et le contraire de tout, on les met au service du noir et du blanc, de la vérité et du mensonge, de la paix et de la guerre. Il arrive même qu'ils en perdent la tête, c'est-à-dire le sens. Qu'ils en perdent même la vie : il y a des mots qui ont tant servi, et à de si drôles d'usages, qu'on n'ose plus les utiliser.
Sans aller jusqu'à cette extrémité, périr en services commandés, les mots ont une histoire. Prenons le mot communication. Il y a une vingtaine d'années, c'était un terme auré de mélancolie et de déréliction. Il résonnait en mineur, comme un andante à fleur de larmes. Le drame d'exister, c'était que la communication entre les êtres est impossible. Tous les vivants sont des captifs solitaires, murés dans des cellules bétonnées ou des in pace profonds. Vanité des vanités, tout échange entre « existants n'est que vanité. Malentendu des malentendus, tout n'est que malentendus. Alas, poor Yorick, la communication est coupée ! La mode intellectuelle était de prononcer le mot communication sur un ton à mi-chemin du chant funèbre et de la dérision.
On pourrait objecter que nous souffrons ou nous réjouissons peut-être davantage d'un excès de communication que de son insuffisance. Communication verbale et communication sans mots nous entourent et nous assaillent sans relâche. Le visage muet et douloureux de cet inconnu, dans le métro ou le train, nous communique sa détresse. Le sourire de soleil de cette jeune fille dans la rue nous communique son allégresse. L'univers est une perpétuelle station émettrice de messages, une gigantesque entreprise de communication : les humains communiquent entre eux (parfois trop), les animaux, les plantes et les étoiles n'arrêtent pas de nous faire des signes.
Quand les sémiologues ont pris la relève des existentialistes, la communication a tout de même repris du poil de la bête. Comme nous sommes toujours tentés de corriger un excès par un autre excès, on serait plutôt passé du manque de communication au trop-plein de signification, et de la déploration de notre solitude aux joyeux délires d'interprétation. Tout parle, tout veut dire, tout communique, et le fétu de paille dans le vent attend son interprète qui traduira son message (souvent un charabia).
Dans l'usage quotidien, le mot communication est passé de l'ancienne tonalité de glas, du personnage de Beckett prisonnier jusqu'au cou d'une jarre ou d'un tas de sable, à une sonorité de joyeux clairon, au sourire épanoui du héros de la Communication. La Communication englobe tout, la parole et l'image, le locuteur et le câble porteur, le signifiant, l'insignifiant et le signifié, les médias et l'immédiat, le ministre de la Communication et la communication du ministre, l'émetteur et l'émis. Il y a dans les journaux des rubriques « Communication ». On forme des spécialistes de la communication. Devant un patient qui souffre de mutisme persistant, le Docteur Tans Pis et le Docteur Tant Mieux opinent en chœur : « il a un problème de communication ».
Il n'est pas très certain que cette apothéose du mot communication corresponde à un progrès dans la réalité. Un des aspects dé cette Société du Spectacle qu'a décrite et analysée Guy Debord, c'est la Communication-Spectacle, pratiquée sur les mille formes de l'interviouve, de l'entretien, de la table ronde et du « colloque », dans la presse, à la radio, à la télévision, à l'université. J'ai longtemps cru que le rêve qui poursuit toute leur vie les anciens étudiants, le rêve de l'examen, (on vous pose une question que vous ne comprenez pas sur un sujet dont vous ignorez tout), était le prototype de la situation angoissante. La réalité propose pourtant un type de situation peut-être pire : l'interviouveur qui, sur un sujet qui ne l'intéresse pas, qu'il ne connaît absolument pas et qu'il est bien décidé à ne jamais connaître, nous pose une question qui n'a aucun sens et à laquelle il souhaite qu'il soit répondu en trente-deux secondes, dans un flash aveuglant de communication-bidon.
Quand on a eu la sottise de se mettre dans cette situation-supplice, en revanche quel plaisir (rare) : trouver un interlocuteur qui n'est pas un interviouveur, avoir en face de soi quelqu'un qui, au sens littéral et au sens général, a « étudié la question », sentir un intérêt, une curiosité vraie, et s'entendre poser ces questions qui sont le contraire de la fausse question définie par Robert Musil : « Une question mal posée, à laquelle on ne peut répondre ni par oui, ni par non, ni par rien. »
A l'enseigne de la Communication, toute ne communique pas, hélas, ou bien ce qui est « communiqué » n'est que fausse monnaie, poudre aux yeux et paille des mots. Mais quand l'envie de connaître et la possibilité de savoir se retrouvent, est-ce que cela ne porte pas d'autres noms que communication ? Des noms assez beaux : conversation, échange, dialogue, rencontre ?

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PostSubject: Re: exercices de résumé   exercices de résumé I_icon_minitimeThu 8 Apr - 12:02

CORRECTION:

A force d'utiliser les mots sans discernement, on finit par les priver de sens, et même par les condamner à mort. Il en est ainsi du mot communication. Il était entouré naguère encore de connotations désespérées par lesquelles on signifiait la fatale incommunicabilité des êtres. C'est d'ailleurs plus la pléthore des messages qui pose problème que leur carence, car tout est signe autour de nous et tout a son langage. Avec la sémiologie, la communication est devenue une mode et tout le monde, de l'homme politique au savant, s'est mis à valoriser le moindre langage. Gardons-nous de nous en féliciter. Notre société a fait de la communication un spectacle qui met souvent sur la scène des questionneurs chez qui l'indifférence le dispute à l'ignorance. Quelle joie, au contraire, de rencontrer quelqu'un qui allie l'écoute à la sagacité ! Le mot communication cache beaucoup de vide. Mais quand la curiosité et l'échange se réalisent, n'y a-t-il pas des mots plus beaux que communication pour les signifier ?(180 mots)
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