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PostSubject: Commentaire sur :   Commentaire sur : I_icon_minitimeSun 15 Aug - 13:22

, comme beaucoup de penseurs, ressenti des scrupules devant l'écriture :

comment figer dans l'écrit une pensée qui ne cesse d'évoluer ? Le "Cours de linguistique générale" (CLG), son oeuvre

la plus connue, a en fait été rédigé par des étudiants qui avaient collationné des

notes de cours. Il faut donc le lire avec prudence.


Le CLG présente des traits que l'on rencontre
souvent dans les

textes fondamentaux : la forme est simple, la langue claire, la pensée dense.

Cela contraste de façon parfois comique avec les commentaires tarabiscotés fournis en note,

parfois émaillés de contresens

évidents.

Les épigones n'ont pas l'énergique simplicité du pionnier.


Si la théorie de Saussure est fondée sur
des éléments simples, son exposé

comporte des incidentes qui prolongent la perspective vers les
profondeurs de la

complexité. Il en est de la logique comme de la musique : le débutant
croit

jouer du piano quand il ânonne les premières mesures d'un morceau ; le

professionnel qui aspire au statut de virtuose joue mécaniquement sans
savoir ce qu'il fait ; seul le musicien qui a mûri son art

peut conjuguer rigueur et plaisir. Saussure est dans sa spécialité

l'équivalent d'un Sviatoslav Richter.


Il en résulte que le CLG, texte court

dans une langue claire, a la

même complexité qu'un objet naturel et se prête à divers niveaux de lecture.

Il invite à la méditation. Les structuralistes ont concentré leur attention

sur sa première partie, celle où Saussure développe l'analyse

"synchronique" de la langue - c'est-à-dire l'analyse du système que

constitue une langue, en faisant abstraction de son histoire et des mécanismes de son évolution.

Les

structuralistes aimant bien la quantification, j'ai mesuré avec un peu de

malice le nombre moyens d'appels de note par page dans les chapitres du CLG :

les

premiers chapitres, consacrés à l'analyse synchronique, ont été beaucoup

plus étudiés que les chapitres portant sur l'analyse

"diachronique", l'évolution des langues.



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Or il en

est de la linguistique comme de l'économie : s'il est beaucoup plus
facile de formaliser

l'équilibre général que de formaliser la dynamique, chaque économie
concrète

nous présente non un équilibre mais une

dynamique qui se renouvelle sans cesse, ses éléments permanents étant
mobiles et fixes comme les tourbillons d'un cours d'eau. L'étude de la

conjoncture économique conduit à relativiser l'apport théorique du

modèle statique ; de même l'étude de l'évolution de la langue conduit à

relativiser l'apport théorique du structuralisme.


La langue, système de signes

Saussure distingue la langue, qu'il

considère comme un système de signes, et le langage,

qui regroupe la langue et la parole (avec ses aspects physiologiques et

acoustiques). Un signe est le doublet constitué par un concept et une

image acoustique qui lui est associée (Saussure dit aussi un "signifié" et

un "signifiant"). Les concepts ne deviennent des entités linguistiques que par leur

association avec une image sonore : celle-ci ne fait pas que transcrire

un concept préexistant, elle est nécessaire à son existence. Le signifiant

n'existe qu'associé au signifié et réciproquement.



Voici des citations du CLG qui

éclairent le propos :


]A propos des signes

(p. 156) : "La pensée, chaotique de sa nature, est forcée de se préciser

en se décomposant. Il n'y a donc ni matérialisation des pensées, ni

spiritualisation des sons, mais [...] la "pensée-son" implique des

divisions et la langue élabore ses unités en se constituant entre deux masses

amorphes. Qu'on se représente l'air en contact avec une nappe d'eau : si la

pression atmosphérique change, la surface de l'eau se décompose en une série

de divisions, c'est-à-dire de vagues ; ce sont ces ondulations qui donneront

une idée de [...] l'accouplement de la pensée avec la matière phonique".



A propos du système

(pp. 159-160) : "Puisque la langue est un système dont tous les

termes sont solidaires et où la valeur de l'un ne résulte que de la présence

simultanée des autres [...] un mot peut être échangé contre quelque chose de

dissemblable : une idée ; en outre, il peut être comparé à quelque chose de

même nature : un autre mot. Sa valeur n'est donc pas fixée tant que l'on se

borne à constater [...] qu'il a telle ou telle signification ; il faut encore

le comparer avec les [...] autres mots qui lui sont opposables".





Le signe découpe donc à la fois le monde des sons et le monde des concepts ;
s'il est nécessaire à la formation des concepts, il n'en est pas la

conséquence. En effet le concept n'existe que s'il circule, porté par le

signe, comme la valeur n'existe que si elle circule, portée par la

monnaie.



L'évolution de la langue


L'évolution de la langue résulte

de plusieurs mécanismes : phonétique, analogie, agglutination, emprunts à

d'autres langues. Par la remise

en jeu permanente des éléments de la langue, ces mécanismes assurent son renouvellement.

La langue foisonne, se diversifie,

dans les domaines où des différenciations sont nécessaires ; elle s'appauvrit lorsque l'action abandonne un domaine.

Il existe donc une tension permanente entre la langue héritée, le système, et les besoins

pratiques de l'action Cette tension suscite l'innovation, elle-même constituée

par un doublet aux deux termes également nécessaires : création individuelle plus

socialisation de la création. L'innovation obéit à la fois d'une part

aux mécanismes de la création linguistique, d'autre part à ceux de la

socialisation, ces derniers faisant un tri parmi les suggestions des individus.



L'innovation est suscitée par l'écart entre le vouloir faire et

le pouvoir dire, entre le vouloir être et le pouvoir dire. "Le changement

de l'idée précède l'agglutination" (p. 248) ; "L'analogie suppose

la conscience et la compréhension du rapport des formes entre elles" (p.

226) ; par contre, l'idée n'est pour rien dans l'évolution phonétique qui est,

elle, purement mécanique.



L'innovation obéit

à des phénomènes de mode autant qu'à la nécessité. On peut donc

s'interroger sur la qualité d'une langue, évaluée selon la pertinence du

découpage en signes qu'elle fournit aux actions que les locuteurs

entendent réaliser ; on peut aussi comparer la qualité de langues

différentes, à condition de les rapporter chacune aux actions qu'elles doivent

outiller. La qualité d'une langue est comparable à celle d'une maison, qui

fournit à ses habitants un découpage de l'espace plus ou moins commode selon

ce qu'ils veulent faire dans cet espace (Saussure dit p. 252 qu'un mot est

analogue à une maison, mais il me semble que cette analogie s'appliquerait

mieux à la langue elle-même).


La langue et le système d'information


On peut considérer le système

d'information comme le langage de l'entreprise (cf. "linguistique

du SI"). L'analogie n'a ici rien de superficiel : Saussure

lui-même utilise un modèle en couches pour représenter les mécanismes que

met en oeuvre la conversation (p. 27). La qualité d'un SI, c'est celle du

langage qu'il met à la disposition de ses utilisateurs, la pertinence de ce

langage par rapport à leur action, son aptitude à évoluer pour s'adapter aux

changements de l'action. L'évolution de ce langage institutionnalisé peut

être l'objet d'un conflit entre les contraintes de

socialisation qu'impose l'organisation et les exigences de pertinence qu'impose

l'action.

TOPIC : Commentaire sur :  SOURCE : Linguistic Studies ** http://languages.forumactif.org/
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